Pendant la période de mobilisation, la Gare de l'Est est devenue un peu le coeur de Paris. Pas de famille qui n'ait un être cher à y conduire.
Un service d'ordre interdit à la foule l'accès de la cour où seuls pénètrent, après les adieux, ceux qui s'en vont.
Devant l'agression, chacun a senti son pays en péril. Avec un empressement unanime, les appelés ont obéi à l'ordre de mobilisation. Il n'y a pas de retardataires. De longs convois d'hommes roulent vers la frontière, de jour comme de nuit.
La période de mobilisation restera parmi les grandes heures que le pays aura vécues; elle donna de la part de tous une impression émouvante d'ordre et de résolution.