Ce texte a été traduit de l'allemand; la vue de cette bataille est donc purement subjective.
Le 11 août, les forces déployées en Lorraine rencontrent l'ennemi à Lagarde, un important village proche de la frontière française.
Cela a donné à une partie relativement restreinte de nos troupes déployées au nord-ouest de Strasbourg l'occasion pour la première fois de démontrer le dévouement lié à la patrie et le mépris de la mort, qui s'expriment maintenant avec tant de force et de puissance dans une procession triomphale commel'histoire du monde n'a jamais connu auparavant.
La bataille a été engagée contre un adversaire bien retranché et bien supérieur dans la chaleur torride du soleil et s'est déroulée victorieusement au cours d'une bataille de sept heures. Lorsque notre infanterie reçut le premier feu venant d'une crête, elle s'en empara aussitôt et, appuyée par l'artillerie intervenue entre-temps, avança inexorablement jusqu'à se rapprocher des positions de campagne ennemies. Une chaude fusillade s'engagea jusqu'à ce que l'aile gauche de l'ennemi soit enfin ébranlée. Nos vaillants combattants avancèrent de toutes leurs forces, et bientôt les Français ne purent plus tenir dans leurs positions couvertes ; ils ont été rejetés sur le village tout au long de la ligne. Là, il y eut à nouveau un combat acharné, jusqu'à ce qu'enfin, une attaque de flanc de notre cavalerie fasse là aussi la décision.
Afin d'empêcher une attaque, les Français avaient creusé des trous dans la prairie devant le village et les avaient recouverts de foin et d'herbe. Nos cavaliers prudents ont remarqué les pièges tendus au bon moment et ont su les éviter dans leur assaut. "C'était un grand jour pour mon régiment", rapporte à sa femme un officier de cavalerie blessé impliqué dans cette attaque. Elle restera jadis inscrite dans l’Histoire tout comme les journées de Gravelotte et de Mars la Tour en 1870. C'était une course à mort dans le vrai sens du terme, contre les gueules cracheuses de feu de l'artillerie et contre les mitrailleuses.
Nous avons autour de nous des Français, dont certains ont été grièvement blessés. Il y avait là des garçons âgés de 16 ou 17 ans. Je leur ai donné les pansements et le chocolat qu'il me restait et je leur ai fait chercher de l'eau.
Je n'ai jamais reçu autant de bisous sur les bottes et les mains de ma vie. "Nous ne voulons pas la guerre !" ils criaient tout le temps et "Vive l'Allemagne !" Lorsqu'un de nos drapeaux nationaux devint visible derrière nous, ils crièrent tous en même temps : "Oh ! le drapeau allerand ! Vive l'Allemagne ! Vive le drapeau allerand !"Sept cents prisonniers, deux batteries prises d'assaut, quatre mitrailleuses et le premier drapeau français capturé furent le prix de cette chaude journée.
Source : Illustrierte Geschichte des Weltkrieges 1914-1915