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Grand Quartier General Français - 2ème Bureau

Les Armées Françaises se sont battues depuis sept mois avec la VOLONTE DE VAINCRE.
Elles doivent se battre désormais avec la CERTITUDE DE VAINCRE.

I. - Les Pertes Allemandes
Les armées allemandes ne peuvent plus augmenter ni en nombre ni en qualité. Elles sont condamnées à décroitre.
Leurs pertes, y compris les malades, dépassent dès maintenant trois millions d'hommes.
Leurs cadres sont épuisés. Il n'y a plus en moyenne que douze officiers de carrière par régiment, et comme l'armée allemande a un caractère aristocratique, elle ne peut pas recruter dans le rang de nouveaux officiers.
Les canons des Allemands sont usés. Beaucoup de leurs obus n'éclatent pas. Nos soldats en ont fait l'expérience.
Leurs recrues, à l'exercice, n'ont qu'un fusil pour trois hommes.


II. — L'Allemagne affamée
Leur ravitaillement en matériel de guerre, déjà difficile, va devenir impossible ; les flottes anglaises et françaises arrêtent toute marchandise à destination de l'Allemagne.
La population allemande est étroitement rationnée pour le pain, les pommes de terre, la bière, la viande. La preuve s'en trouve dans les lettres saisies par nous sur les morts et les prisonniers.
Le Gouvernement Allemand en a d'ailleurs fait l'aveu en offrant au Gouvernement Américain d'assurer et de contrôler en territoire allemand le ravitaillement de la population civile. Cette proposition, qui a été repoussée, était sans précédent de la part d'une grande puissance.
La monnaie allemande subit chez les neutres une dépréciation de 15 %.
Les soldats allemands, systématiquement trompés par leurs chefs depuis le début de la guerre, commencent à savoir tout cela, à comprendre que l'Allemagne est battue et que la famine achèvera la ruine commencée par nos armes.


III. — Les Alliés de l'Allemagne battus
La TURQUIE, alliée de l'ALLEMAGNE, est menacée dans sa capitale par les flottes anglaises et françaises. La GRÈCE et la ROUMANIE sont sous les armes, prêtes à marcher avec nous.
Les RUSSES viennent de briser le grand effort offensif des Allemands et des Autrichiens. Ils n'ont encore utilisé cependant que le cinquième des immenses ressources que leur offre leur recrutement.
Les SERBES ont chassé les Autrichiens de leur territoire et leur en interdisent l'accès.
Les cuirassés allemands n'osent pas sortir de leur port. Quant aux sous-marins, nous en avons coulé, nos alliés et nous, plus qu'ils n'ont torpillé de bateaux de commerce..
Notre triomphe est donc sûr. Il faut le pousser jusqu'au bout, sans pitié pour l'ennemi.


IV. - Les Crimes Allemands
De pitié, l'ALLEMAGNE, en effet, n'en mérite pas.
Son Gouvernement a violé tous les traités, envahi la BELGIQUE, déchiré ses engagements envers ce noble pays, manqué à toutes les lois de la guerre sur terre et sur mer.
Les troupes allemandes ont bombardé des villes non fortifiées, incendié des villages inoffensifs, fusillé les vieillards et les enfants, violé les femmes et les jeunes filles.
Les sous-marins allemands ont coulé des navires marchands, même appartenant à des neutres.

Dans les régions belges ou françaises où les Allemands ont pénétré, ils ont obligé et ils obligent encore les mères de famille dont les maris sont soldats, à subir la loi de la force, et beaucoup de ces malheureuses sont enceintes de leurs œuvres.
V. — Le Martyre des Prisonniers Français
Dans nombre de combats, on a vu les Allemands achever nos blessés à la baïonnette avec une sauvagerie systématique.
Ceux de nos soldats qui ont été faits prisonniers sont soumis en ALLEMAGNE à un régime odieux de brutalité et d'arbitraire.
Ils meurent de faim : nourris d'une infusion de glands le matin, d'une soupe à midi, d'une infusion le soir, avec, pour cinq, une boule de pain moisie.
VI. — La Victoire certaine
Que conclure de tout cela ?
D'abord, qu'il faut redoubler d'énergie pour obtenir le résultat complet qui fondera la paix de l'EUROPE et qui ne peut plus nous échapper.
Ensuite, que mieux vaut pour les soldats français mourir en combattant que de tomber aux mains des Allemands et périr d'inanition ou de tuberculose dans leurs prisons.
Pleins de confiance, marchons de toutes nos forces vers la victoire certaine,
- victoire de la PATRIE et de la REPUBLIQUE,
- victoire du DROIT, de la LIBERTÉ et de la CIVILISATION.

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