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Le rêve allemand brisé

Un million et demi d'allemands avaient participé à la marche vers Paris dont le succès avait été escompté à l'avance. Une brusque retraite a changé la face des choses. La formidable armée a abandonné en hâte le terrain conquis qu'elle laisse jonché de morts innombrables. 

Le 11 septembre 1914, Joffre écrit le mot de "victoire incontestable". A l'extrême droite du front les troupes qui ont rendu cette victoire possible par leur résistance triomphante devant Nancy, entrent le 12 à Lunéville reconquise. Depuis le 28 août, Castelnau luttait sur le Grand Couronné avec sa ténacité d'homme qui a pour devise de savoir "mourir puissamment".  Il a donné l'ordre de tenir jusqu'à la mort et sera magnifiquement obéi. Une de ses divisions, forte de 22 000 hommes le 23 août, n'en comptera plus que 8 000 le 10 septembre.

Guillaume II attend, dans la forêt de Champenoux. Une escorte de cuirassiers blancs l'accompagne, pour donner de l'éclat à l'entrée théâtrale qu'il se propose de faire dans la grande cité lorraine. Sous ses yeux, du 4 au 6 septembre, les attaques allemandes se multiplient avec une violence effrénée. Le 7, cet effort frénétique est resté vain devant nos lignes inébranlables. Le kaiser doit se retirer et renoncer à ce nouveau rêve. 

Après Paris, Nancy est sauvé. Avançant sur les talons des Allemands qui se replient en désordre sur Metz, les vainqueurs retrouvent en Lorraine la trace des barbaries dont la Belgique a été le premier théâtre. 

Gerbéviller rasé, où plus de cinquante personnes périrent, restera apparenté par l'histoire à Dinant et Louvain.

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