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04 Aug
Alsaciens, mais surtout français !

Les autorités militaires allemandes ont fait suspendre pendant huit jours le "Courrier d'Alsace" de Colmar qui avait laissé passer de graves fautes d'impression dans les communiqués officiels allemands.

  • A Soufflenheim, le maître d'école Haas a été condamné par le tribunal militaire de Sarrebruck à sept mois de prison à cause de ses sentiments francophiles. Il avait, dit le réquisitoire, révélé à ses collègues que son drapeau était déjà prêt pour l'arrivée des Français; il cherchait à diminuer chaque victoire allemande aux yeux de ses élèves; il avait même déclaré que lorsqu'il serait appelé et qu'il approcherait de la frontière ouest, il arborerait un mouchoir blanc à son fusil et passerait dans les rangs français, mais pas avant qu'il soit bien instruit. Le jour de la fête de l'empereur, il avait proclamé que c'était la dernière qui serait célébrée.
  • M. Ancel, fermier à Wasserbourg, dans la vallée de Munster, a été condamné à douze ans de réclusion pour avoir révélé aux Français les agissements de deux Allemands, l'instituteur de la commune et le secrétaire de la mairie.
  • M. Paul Cottier a écrit une lettre en français contenant des injures à l'adresse de l'Allemagne : un an de prison.
  • Un ouvrier de Mulhouse a écrit à son fils, sous les drapeaux, une lettre dans laquelle il faisait des voeux pour la victoire de la France : deux ans de prison. Le fils lui-même qui avait adressé à son père une lettre offensante pour l'empereur a été condamné à un an de la même peine.
  • Un ouvrier de Huningue a crié : "Vive la République !" et déclaré que l'Allemagne avait commencé la guerre et mobilisé avant la déclaration : six mois de prison.
  • Un négociant de Mulhouse, M. Jean Muller, s'est plaint des restrictions apportées à la circulation, restrictions qui ne sont appliquées qu'aux Alsaciens : deux mois de prison.
  • Un négociant de Niedermorschwihr a écrit que des soldats allemands avaient pillé des propriétés privées à Schweighausen (Schweighouse) : quatre mois de prison.
  • Des femmes qui n'avaient pas caché leurs sentiments anti-allemands ont été condamnées à deux et trois semaines de prison.
  • Le jeune Robert Ingold, âgé de quinze ans, a enlevé et déchiré le portrait de l'empereur qui se trouvait dans sa classe et a tourné en dérision les couleurs allemandes : un mois de prison.
  • Le marchand de chaussures Jules Blum, de Strasbourg, a été condamné à trois jours de prison pour avoir parlé français sous sa porte.
  • Le tapissier Charles Bauer, de Schiltigheim, artificier dans les ateliers militaires de cette ville, a été condamné à un an de prison pour s'être exprimé d'une manière désobligeante sur les Allemands, avoir déclaré ses sympathies pour la France et répandu des bruits défavorables sur les opérations de guerre. Son fils est soldat en France et lui-même est un ancien zouave.
  • L'employé municipal François Walter fera neuf mois de prison : il a critiqué ce qui est allemand et menacé de son balai un passant, en lui disant qu'on devrait chasser tous les Prussiens de l'autre côté du Rhin.
  • Dix mois de prison à l'ouvrier Jean Schwartz, pout offense contre l'empereur et "conduite antpatriotique".

Source : Bulletin des Armées de la République, juin 1915.

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