Le début des opérations donna lieu, de la part de nombreux éléments des troupes allemandes, à des actes inconciliables aussi bien avec l'honneur militaire qu'avec le droit des gens.
Non seulement l'ennemi abusa trop souvent du signe de la Croix Rouge, qu'il devait par la suite si peu respecter pour son compte, mais il recourut au piège abominable de la reddition simulée où tomba trop longtemps la droiture des nôtres.
Nos hommes foncent sur une formation. Soudain, les Allemands couchés se relèvent. Ils dressent leurs armes, la crosse en l'air. Au milieu d'eux, leur officier élève son sabre par la lame. Le groupe crie : "Kamerads ! Kamerads !" Nos soldats s'arrêtent, rompant leur élan.
Un détachement de français s'avance seul pour recueillir et désarmer ces ennemis. Mais derrière le rideau du premier rang allemand, une mitrailleuse est armée et pointée. L'un des hommes qui rend son armé a dans l'autre main le ruban de cartouches. Il se tient prêt à la manoeuvre, ainsi que le pointeur courbé sur sa mitrailleuse.
Au moment même où les nôtres redresseront leurs baïonnettes, le premier rang s'écartera, ceux qui le formaient se jetteront à terre et dans la surprise, la mitrailleuse commencera son oeuvre de mort, aidée par d'autres mitrailleuses aussi traîtreusement dissimulées.
Un combat déloyal qui n'a qu'un nom : perfidie.