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29 Apr
La vie à Berlin en octobre 1914

Nous avons depuis peu quelques renseignements précis sur ce qu’est en ce moment la vie des Berlinois. Un journaliste d’une nation neutre a pu, en effet, se rendre dans la capitale de l’Allemagne. 

Il rapporte qu’on s’est ingénié à maintenir là-bas une joie factice et extérieure ; c’est ainsi qu’il est interdit -comme en Autriche- de porter le deuil, car le gouvernement ne veut pas qu’on évoque en public le souvenir des morts dont le nombre est déjà tellement grand dans l’armée allemande que toute la nation devrait en ce moment n’être revêtue que d’étoffes noires. Les femmes qui ont perdu leur mari à la guerre doivent se consoler : c’est la « Veuve joyeuse » obligatoire.

La plupart des théâtres ont rouvert leurs portes. Après les grands théâtres, viennent ceux du genre où se débitent des pièces de circonstance, dans lesquelles la Triple Entente est injuruée avec une délicatesse tout allemande. L’allégorie finale fait revivre les Bismarck, Moltke, Guillaume Ier et le Kronprinz. Les cafés-concert, Casinos, Theater-Folies, Caprice-Uriana, Palast-Theater offrent à leurs spectateurs «Das grosse PatriotischeProgramm».

 Les cinématographes eux-mêmes sont de la fête et tournent des films nouveaux sur la guerre.Les brasseries ont une clientèle particulièrement assoiffée. A Berlin comme dans toute l’Allemagne, du reste, les grandes émotions se calment par l’ingestion de charcuterie et l’absorption de nombreux litres de bière. 

Source : Bulletin des Armées de la République, 14 octobre 1914.

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