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04 Aug
Un poilu à quatre pattes

Il se nomme Roland. C'est un chien de guerre; très doux, il se laisse caresser avec complaisance...à la condition toutefois qu'on ne s'avise pas de se coiffer d'un casque à pointe, car alors il vous sauterait à la gorge et vous étranglerait.

En revanche, coiffez-vous d'un képi et couchez-vous dans l'herbe : il s'empressera de prendre le képi dans sa gueule et d'aller avertir que vous avez besoin de secours.

Roland, quand il est en campagne, ne court jamais. Il rampe, le ventre sur le sol et avance par petites saccades, de façon à attirer le moins possible l'attention.

Son maître ayant été blessé, Roland est revenu à Paris. Il eut lui-même une patte fendue par un éclat d'obus, près d'Arras, et la canonnade l'a rendu sourd. Mais sa patte est guérie et avec le calme de la vie actuelle, l'ouïe revient peu à peu. Dans quelques semaines, Roland repartira sur le front pour continuer la guerre aux boches.

Source : Bulletin des Armées de la République, septembre 1915.

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